Poèmes

Qui ?

Mais qui a fait le poisson lune
L’ombre des ondes et des dunes
Le vent léger dans le feuillage
Et le fracas des grands orages

 

Mais qui a fait le brin d’hysope
Le lin, le lys et l’héliotrope
L’acérola acidulée
Et la papaye parfumée

 

Mais qui a fait l’amande ovale
La rose thé au teint si pâle
La libellule et la limule
Tout l’arc-en-ciel sur une bulle.

Automnalité

Quand en farandoles si belles
S’en retournent les hirondelles
La brume emperle les dentelles
des clochetons et des tourelles.

 

Certains jours le soleil se pose
Sur les dernières fleurs écloses
Le vent soufflant sous un ciel rose
Tout bruisse et se métamorphose.

 

En un déluge étincelant
Il pleut de l’or et de l’argent
Des papillons incandescents
Et les buissons se font ardents.

Au commencement

L’océan, la rivière, la source
Tout commença par une goutte.

 

L’ouragan, la tempête, le vent
Tout commença par un souffle.

 

L’incendie, le feu, la flamme
Tout commença par une étincelle.

 

L’univers, le ciel, la terre
Tout commença par… un mot.

Consolation

Je suis
Comme la vague
Qui doucement
Se retire
Et laisse
Derrière elle
Ses coquillages
Et ses étoiles
Ses perles d’eau
Et ses bouquets
De fleurs d’écume.
Mais Toi
Tu me rattrapes
Tu me berces
Et tu me consoles
Tu me revêts
D’or et de ciel
Alors
Je reprends courage
Et comme la vague
Je m’élance à nouveau
Vers le rivage.

Nostalgie

Où sont passés les vents, doux et légers,
Aux senteurs de vanille et de coco,
Qui colportaient l’écho de vagues mots,
Brève empreinte de vie, vite oubliée ?

 

Où sont passés les rires enfantins ?
Les cris, les jeux et les châteaux d’été ?
Effacée la trace des petits pieds.
La mer a tout lissé d’un flot serein.

 

Mais tout là-haut valsent les goélands
Et l’eau de l’océan, à l’infini,
Tourne et retourne ses bâtons de pluie
Sur le sable mouvant d’ambre et d’argent.

La vie de tempête

Soufflent les ouragans
Sur le vaste océan
La tempête fait rage
J’ai si peur du naufrage.

Soudain Son bateau blanc
Apparaît droit devant
Saisie par Son message
J’entre dans Son sillage.

Alors le Tout-Puissant
M’arrache aux rugissants
Il me lance un cordage
Me guide et m’encourage

Et puisqu’Il m’aime tant
Il parlera aux vents
Les flots se feront sages
Tout au bout du voyage.

La pluie

Elle sautille sur les chemins,

Dans les rues, dans les jardins.

Elle se joue des parapluies

Et du vent qui la poursuit.

Elle rit doux dans les rigoles,

Puis s’élance et caracole.

Elle crible de diamants ronds

L’eau limpide des lagons

Et tend entre ciel et terre

D’éphémères colliers de verre.

Elle invente un autre monde

Bercé par d’autres secondes.

Cap vers l’Espérance

Là-bas,
Des oiseaux de lumière
Dansent dans les matins clairs,
Aux chants des cascades irisées
Et des ruisseaux secrets.
Par-delà les cimes ciselées
Si blanches qu’elles en sont azurées,
Les aurores boréales
Frôlent, diaprées,
Les couleurs éternelles
De l’arche dans le ciel.
Au vent léger du soir
Belles, telles des ombrelles
De jade et d’or,
Les oasis oscillent
Dans les déserts cuivrés,
Que fleurissent
D’impalpables ondées.
Là-bas,
Sa gloire resplendit
Comme mille soleils de midi
Et la tendresse de son Amour
Nimbe d’une infinie douceur
Ce monde tout autre,
Cet Ailleurs.